L'histoire de votre personnage en 500 mots minimum. Née le 20 août 1993 à Vérone, Isabella Nerini est la benjamine de sa famille. Elle eût la chance de naître dans une famille aisée, avec une jolie maison, ainsi qu'un grand frère et une grande sœur avec qui elle s'entendait bien. A première vue, c'était une famille sans souci, et Isabella était heureuse d'en faire partie. Le premier drame qui frappa sa famille fut la mort de son père, Renato Nerini, alors que la petite n'avait que cinq ans.

Enfin, drame... Ce fut un drame pour tout le monde autour d'elle, mais cela ne changea rien à son quotidien. Renato n'avait jamais caché sa préférence pour son fils, et de ce fait elle n'était pas vraiment proche de lui. Pour la petite fille de cinq ans, le véritable drame fut de voir son frère, sa sœur, et sa mère tant aimés se remettre difficilement du décès de cet homme si froid envers elle. Du haut de ses cinq ans, elle ne réalisait pas vraiment l'intensité de la douleur qu'éprouvaient les siens.

Elle eût une enfance sans histoires, ou presque. C'était une fillette mignonne comme tout, espiègle et joueuse, qui réussissait bien à l'école et se disputait rarement avec les siens. Suivant malgré tout les préceptes qu'avait inculqué son père à toute sa famille, elle ne montrait de l'animosité qu'à l'égard des membres du clan adverse, ces odieux Capulet dont on lui avait tant parlé. Elle avait beau ne pas ressentir grand-chose pour son défunt père, elle partageait son point de vue, du moins sur ce point-là. C'est pourquoi elle n'en voulait pas à son frère de ne plus s'occuper d'elle et de sa soeur autant qu'avant, après tout, il avait d'autres choses à faire à présent. C'était dommage, bien sûr, mais c'était également nécessaire, et Isabella avait suffisamment le sens des réalités pour savoir qu'on avait rien sans rien. Adriano se sacrifiait, les sacrifiait d'une certaine façon, pour le plus grand bien.

Mais de toute évidence, cet avis ne faisait pas l'unanimité. Jamais Isabella n'oublierait le jour où sa sœur, Joana, quitta la maison familiale. D'un autre côté, difficile d'oublier ses hurlements perçants, son regard à la fois furieux et désespéré, et bien sûr son visage ravagé de larmes alors qu'elle disait à son frère tout ce qu'elle avait sur le cœur. Difficile également d'oublier la violence dont elle faisait preuve, entre ses poings lancés sur les murs et le service en porcelaine qu'elle avait envoyé valser contre les fenêtres. Finalement, elle était sorti en claquant la porte derrière elle, dans un bruit sourd et envahissant, mais pourtant si bref, suivi d'un silence absolu.

Le silence, lui, dura éternellement pour Isabella. Jamais elle n'accepterait de revoir une sœur qui avait abandonné ainsi sa famille. D'ailleurs, au moment même où cette porte s'était refermée, Isabella Nerini n'avait plus de sœur. Juste un frère et une mère, qu'elle soutiendrait autant que possible.

Malheureusement, soutenir sa mère s'avéra bien plus difficile qu'elle ne l'avait prévu : Carlotta, fatiguée de toutes ces histoires, se retira dans sa famille. Bien évidemment, Isabella ne partit pas. Sa place était ici, elle le savait, et rien, pas même la demande de son frère bien-aimé ne pourrait jamais la faire changer d'avis.

Au mois de septembre de cette année, Isabella est entrée en première année à l'Université de Vérone, où elle suit des études de médecine. Elle vit toujours dans la maison familiale, avec son frère, et prend grand soin de poursuivre sa croisade contre les Capulet. Son père est peut-être mort, sa mère est peut-être trop fatiguée pour cela, celle qui a été sa sœur les a peut-être abandonnés, mais elle, elle mènera toujours le combat, et elle compte sur son frère pour continuer à être cette personne admirable qui se bat pour le clan Montaigu.